Le patriarcat : une domination transversale


Illustration :  Pablo Picasso, L'enlèvement des Sabines. Huile sur toile, 1962

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Sites web

Un excellent blog, réunissant des articles bien souvent d’une rare qualité sur le patriarcat en général : culture du viol, objectivation sexuelle, normes sociales patriarcales, le pouvoir, la sexualité, etc.

Cinq numéros d’un excellent fanzine sur les violences sexistes, réunissant de nombreux textes et des témoignages. Le site Polyvalence réunit aussi beaucoup de témoignages de violences, en grande partie de viols, dans sa rubrique “Témoignages - Violence”.

Le site de référence des brochures militantes en langue française. Beaucoup de textes pour comprendre, pour réagir en tant de victime ou proche mais aussi des témoignages. A voir aussi les rubriques “féminisme, questions de genre” et “sexualité, relations affectives”.

Ce blog est un remède jubilatoire aux nullités de la virilité, à prescrire de toute urgence comme cure thérapeutique à tous les mecs qui pensent encore que pour être un homme, il faut faire jouir les femmes! Les articles sont saisissants de vérité et parleront à tous les hommes qui retrouveront inévitablement quelque part leurs expériences dans ces pages… A la fois intellectuel et plein d’humour, l’auteur de ce blog, un homme cis hétérosexuel, sait parler aux hommes, en tant qu’homme. C’est suffisamment rare pour être noté, tant les écrits critiques sur la virilité et la masculinité des hommes cis hétérosexuels sont (encore) peu communs.

Un podcast indispensable, abordant tous les principaux thèmes de la virilité et répondant aux interrogations des hommes comme des femmes sur cette question. Qu’est-ce qu’être un homme? C’est au fond la question sous-jacente à laquelle les intervenant·e·s de cette émission répondent, en peignant petit à petit les facettes de la masculinité… A partir de ces analyses, c’est un homme nouveau, débarrassé des représentations réductrices de la virilité, qui se dessine…

Un site très complet : articles, ressources (adresses d’associations, ressources juridiques, sites, etc.), un bibliographie importante, de nombreux témoignages, etc.

Un blog là encore très complet, avec beaucoup de ressources.

Un site de france-tv qui répertorie de nombreux témoignages sur le viol et propose aussi un documentaire interactif sur la question.

Un site polyvalent issue de la campagne militante “Viol, la honte doit changer de camp” lancée par trois associations,

Quelque chose comme plus de 4 000 témoignages de viols…

Un blog bilingue (anglais/français) avec beaucoup d’articles d’autrices diverses.

Un blog sur la déconstruction du virilisme, de la masculinité patriarcale, écrit par un homme lui-même en recherche sur ces questions.

Un blog original car les textes sont écrits sous forme de dialogues. Des textes très personnels mais aussi un dictionnaire militant bien utile.

Articles remarquables

Corps de femmes

Parce que c’est la médecine qui crée la frontière entre les “hommes” et les “femmes”. Parce que la science médicale se fonde sur une représentation stéréotypée de la femme et y conforme tous les êtres doté.es d’un utérus, ou de seins, ou d’ovaires. Parce qu’ « être une femme » n’est ni plus ni moins qu’un rôle dont on a plus ou moins bien intégré le texte. Enfin, parce que rien de tout cela n’est plus naturel après des milliers d’années de civilisation.

Un petite analyse percutante sur les représentations sociales d’un sexe féminin conforme au désir masculin ou tout simplement aux normes esthétiques du corps féminin.

Le viol
Récits

« Au départ, je souhaitais surtout écrire un témoignage, parce que lire d’autres écrits fait partie de ce qui m’a aidé à avancer. Lire que je n’étais pas seule à l’avoir vécu mais surtout ressenti, lire les mots d’autres pour pouvoir trouver les miens. Et puis, au fur et à mesure que je décrivais ma relation avec cet homme qui m’a violée, que j’y réfléchissais et en parlais, plein de liens ce sont faits avec mon éducation, la société dans laquelle j’ai grandi, l’intégration de certaines normes en bref avec ce qu’on appelle, je l’ai découvert, la « culture du viol ». Ce ne sont pas « que » des situations individuelles, elles s’inscrivent dans un contexte social sexiste que je tenais donc à repréciser. »

« Il est question dans ce texte de viol ordinaire, « une forme de “viol doux” (pourrait-on dire), un de ces viols qui se cachent dans les relations amicales, amoureuses, conjugales. C’est peut-être la plus répandue des formes de viols. Et aussi celle dont on ne parle pas beaucoup parce que ce n’est pas un de ces viols de parkings ultra violents, où un inconnu use de sa force physique pour nous soumettre à ce qu’il veut en nous tabassant. C’est le viol sournois, le viol déguisé en amour, le viol de la soirée entre copains, le viol du foyer, le viol du petit copain… »

« En 2000, j’ai été violée par un mec qui gravite dans le milieu militant/squat/punk. Je me suis longtemps demandée ce que je pouvais faire, et là, huit ans après, j’ai eu envie de publier ces 3 textes. »

Analyses

Le documentaire interrogeant les fantasmes masculins sur le consentement en y opposant l’expérience des femmes agressées. Le documentaire s’attache à montrer la banalité du viol, notamment par la mise en lumière de types de viols moins communément reconnus, ceux que les hommes commentent sans même parfois sans rendre compte, parce qu’il n’y a pas de violence, parce que la fille est éméchée, parce que c’est mon amie et qu’on se connaît… Des témoignages qui apporte aussi l’explication à un phénomène connu sans doute des hommes qui regarderont ce film : celui de « l’étoile de mer », de la passivité totale de certaines femmes qu’ils ont connus… On regrettera seulement une absence, celle du viol conjugal non évoqué ici. Une interview de la réalisatrice est disponible sur l’excellent podcast Les couilles sur la table : Le sexe sans consentement : le rôle des hommes

Petite mise au point sur ce qui relève du viol.

Le problème du consentement vu d’un point de vu masculin. Le texte attire l’attention que bien souvent les hommes savent tout à fait reconnaître un refus à une relation sexuelle, mais qu’ils n’en tiennent pas compte pour autant. Pourquoi? L’article apporte des éléments de réponses.

Le sexe forcé et le viol se côtoient intimement, si bien que la différence entre les deux n’est peut-être qu’un choix terminologique. Mais plus largement, cet article expose crûment le vécu de la sexualité des femmes, bien souvent contraint, en dehors d’elles, sans plaisir. De quoi faire réfléchir, longuement, les hommes qui le liront…et sans en faire tomber des nues beaucoup d’entre eux.

Des déterminants matériels et psychiques de la conscience dominée des femmes et quelques une de leurs interprétations en ethnologie.

La virilité

Ou le problème des « puceaux »… La misère sexuelle des hommes est un thème central des « masculinistes » et semble faire le lit d’argumentations misogynes sur internet, notamment chez les jeunes. Un problème que retourne l’auteur de cet article (un homme qui fut puceau jusqu’à 25ans…).

Une petite émission salutaire, qui déconstruit la pauvreté de l’imaginaire patriarcal des orgasmes masculins. A prescrire à tous ceux qui croient encore que l’orgasme masculin c’est l’éjaculation. Peut-être faudrait-il rappeler à ce sujet que, si c’était vrai, il suffirait de sa masturber pour atteindre l’acmé du plaisir masculin, affirmation naturellement des plus absurde. C’est à une meilleure compréhension de l’orgasme masculin et de ces pluralités qu’expose ce podcast, des plus instructif…

L’exercice de la domination patriarcale

Un documentaire de France 2 sur le harcèlement, suivant la bataille de l’association AVFT (Association européenne contre les violences faites aux femmes au travail), bataille esseulé, comme on le comprends très vite. Ce qui est intéressant dans ce documentaire, c’est qu’il met à nu la caractère politique du patriarcat, de façon claire et sans appel. L’attitude des députés puis la décision inique et absurde du Conseil constitutionnel à l’encontre des victimes de harcèlement en 2012 révélant sans ambiguïté la position de la classe politique française…

Si vous ne savez plus quoi répondre à tous ceux qui osent encore vous dire, sans rougir « De toute façon, être féministe ça ne sert plus à rien », « les féministes sont toutes des frustrées anti-mec ». Si parfois le découragement vous gagne et que vous ne savez plus trop pourquoi vous luttez. Voici quelques raisons tirées du quotidien par des femmes et des hommes qui pourront peut-être vous redonner de l’inspiration.

Un excellent article sur l’histoire de la mise en forme de la langue française au XVIIe siècle par l’Académie française : ou comment de nombreuses orthographes féminines furent supprimées, au profit des orthographes masculines. Ce fait nous éclaire sur les processus de mise en place de la domination patriarcale et de sa consolidation, ainsi que sur la nature des enjeux de son pouvoir, comme ici la langue. L’utilisation nouvelle de l’écriture inclusive prend, au regard de cette histoire, tout son sens.

La sexualité

Dans cette vidéo, Delphy expose le fait que le pouvoir, la domination patriarcale en l’occurrence, se déploie jusque dans la sexualité. La symbolique de la pénétration et le sens socialement constitué donné à cet acte en est le témoignage. La problématisation de la pénétration étant relativement rare dans les réflexion sur le patriarcat, cette vidéo, bien que courte, présente le plus grand intérêt.

Un documentaire qui interroge les représentations de la sexualité chez les jeunes, la représentation de leur corps des femmes des nouvelles générations, à l’heure des internets et notamment, de la popularisation massive de la pornographie, tout particulièrement chez les jeunes. Vit-on dans une société si « libérée » sexuellement? DAns le domaine de la sexualité, avons nous réellement avancé en dehors du patriarcat? Malgré la diversifications des pratiques sexuelles et l’intérêt nouveau porté à l’orgasme féminin, peut-on parler d’une libération de la sexualité, tout particulièrement féminine, du carcan de la domination patriarcale? Cet excellent documentaire d’Ovidie, réalisatrice et écrivaine féministe française, apporte des éléments de réponses contemporains.

Ah, l’éducation sexuelle des hommes… Un néant presque aussi vide que l’espace intersidéral. Cet article ne prétend pas y remédier, mais il rappelle néanmoins quelques évidences et déconstruit nombre de croyances masculines que la sexualité et la jouissance féminine comme masculine.

Un excellent article de Ana Minski, notamment par les références littéraires que déploie l’analyse très cultivée de Andrea Dworkin dans son livre Coïts. On y lira Tolstoï, Freud, Baldwin… Des textes d’une rare lucidité, d’une incroyable pertinence sur la manière dont les hommes abordent la pénétration et plus globale le corps de la femme comme objet de jouissance sexuelle. Andrea Dworkin est une essayiste américaine, théoricienne du féminisme radical. Coïts est une traduction datant de 2019 de l’ouvrage Intercourse, paru en 1987.

Les pratiques sexuelles de part le monde et les âges…

Le pénitentiel de Burchard de Worms, évèque allemand, est un écrit listant les pénitences devant être accomplies suivant les péchés sexuels des confessants. Un moyen détourné d’avoir une certaine idées des pratiques sexuelles les plus courantes alors dans la société de l’époque, tout particulièrement des pratiques interdites par l’église naturellement.

Petite description fort détaillée cependant d’un papyrus égyptien présentant des mises en scènes de pratiques et positions sexuelles. Une introduction très graphique aux représentations du coït dans l’Egypte antique.

Le couple

Le couple d’un point de vue féminin. Ou l’on finit par se poser la question de qui est la·e plus protectrice·eur du couple… Un article un peu court, mais percutant.

Le virilisme

Parce qu’il est possible d’allier une bonne tranche de rire et l’analyse critique, je vous propose d’aller jeter un œil à ces quelques sites dit masculinistes. Poésie, sensibilité, érotisme…mitraillées à la Gatling et hachées menues!!! Par soucis éthique, je ne sélectionne que les sites les plus caricaturaux, afin de ne pas donner du crédit à un débat qui n’a pas lieu d’être…

Du grand Mendez ! Combinatoire du militarisme et du néo-management, ce média vient non seulement justifier toute les dominations (spécisme, anti-écologisme, colonialisme, etc.) mais se proposer de construire tout un programme de conditionnement du corps et de la psyché masculine. Un condensé de formes idéales, fort instructif quand aux liens sous-jacents au virilisme…

Que faire?

Manuel d’autodéfense émotionnelle, mentale, verbale et physique pour femmes. L’autodéfense pour femmes, qui n’a rien à voir avec du kung-fu, ce sont tous les petits et grands moyens de se sentir plus fortes, plus sûres de soi et plus aptes à se protéger et à se défendre dans toutes les situations de la vie quotidienne, que ce soit au niveau mental, émotionnel, verbal ou en dernier recours physique.

Que peuvent faire les hommes après #MeToo? Sans doute arrêter de considérer que le féminisme, ce n’est pas pour eux, c’est une histoire de femmes. Et sans doute aussi doivent-ils prendre du recul par rapport à leur propre expérience : leur position de dominants est-elle si bonne que cela? Leurs relations aux femmes sont-elles si intéressantes? Leur plaisir sexuel est-il si complet? Sur tous ces points, il se pourrait bien qu’une société non-patriarcale soit infiniment plus riche et intense que la nôtre et que combattre leurs conditionnement patriarcaux soit tout autant bénéfique pour les hommes que pour les femmes. Après #MeToo, c’est sans doute aussi aux hommes de combattre le patriarcat, au côté des femmes.

Cette brochure est composée de deux textes traduits de l’anglais. Le premier, Nous sommes touTEs des survivantEs, nous sommes toutTEs des agresseurSEs a été publié par Crimethinc, un périodique anarchiste étatsunien. Il est suivi de Que faire quand quelqu’unE te dit que tu as dépassé ses limites / l’as misE mal à l’aise / ou agresséE. Ce guide a été diffusé à la fois seul sous forme de dépliant, mais également sous forme de brochure avec Nous sommes touTEs… C’est cette version qu’on a choisi de publier, parce qu’ensemble ils lancent des pistes pour une réflexion et du débat autour des réponses communautaire et individuelle qu’on pourrait imaginer face aux situations d’agressions.

En tant que femmes, nous devons extirper les schémas oppressifs ancrés au plus profond de nous si nous voulons aller au delà d’un changement social superficiel. (…) L’avenir de notre planète repose sur la capacité de toutes les femmes à identifier et à construire de nouvelles conceptions du pouvoir ainsi que de nouveaux modes de relations humaines. (…) Les structures anciennes de l’oppression, les vieilles recettes de changement, sont ancrées en nous, c’est pourquoi nous devons, tout à la fois révolutionner ces structures et transformer nos conditions de vie, elles-mêmes façonnées par ces structures. Parce que les outils du maître ne détruiront jamais la maison du maître.

Un mouvement international contre la violence faites aux femmes, né d’un groupe d’hommes pro-féministes d’Ontario en 1991. Présent aujourd’hui dans 60 pays, il constitue sans doute le plus vaste mouvement d’hommes contre les violences patriarcales existant aujourd’hui. De nombreuses ressources sont présentes sur le site, dont un blog. Une présentation de l’un des fondateurs du mouvement est disponible sur son blog ici

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